Immobilier à Lisbonne.

L’histoire d’amour entre le Portugal et les retraités français se prolonge. Il y aurait désormais près de 50 000 Français expatriés dans ce pays, selon la Chambre de commerce et d’industrie franco-portugaise (CCIFP). « Leur nombre a doublé en deux ans. Depuis 2012, entre 5 000 et 7 000 de nos concitoyens s’y installent chaque année. La très grande majorité sont des retraités », explique Carlos Vinhas a Carlos Pereira, président de la CCIFP et fondateur du salon de l’immobilier et du tourisme portugais à Paris, dont la dernière édition Porte de Versailles a attiré 17 000 visiteurs en mai.

Le statut de Résident non habituel (RNH), qui permet depuis 2013 aux retraités étrangers de ne pas payer d’impôts sur leurs pensions pendant 10 ans, est une motivation évidente. Mais c’est loin d’être la seule. La plupart des expatriés présentent d’ailleurs des profils relativement modestes, et c’est plutôt le soleil, la qualité de vie et le gain de pouvoir d’achat qui les poussent à partir.

Une pension de 1 400 euros par mois représente 2,5 fois le salaire minimum portugais. « En s’installant à Lisbonne, le gain de pouvoir d’achat pour un Français est d’environ 25 %, et il peut atteindre 40 % à l’intérieur des terres ». A 2h15 d’avion de Paris, le pays offre, en outre, une proximité culturelle et une sécurité enviable, d’autant que le système de santé portugais a beaucoup progressé depuis 20 ans.

Contrairement aux Allemands et aux Britanniques, qui préfèrent poser leurs valise en Algarve, au sud du pays, c’est Lisbonne et sa région qui attirent les Français. Les prix de l’immobilier, qui s’est effondrés au moment de la crise des dettes souveraines dans la zone euro entre 2007 et 2010, ont fortement rebondi. Le prix moyen du mètre carré atteint désormais 4 000 euros dans la capitale lisboète.

Il est vrai que l’économie portugaise s’est considérablement redressée. Alors que le pays était au bord de la faillite en 2011, les indicateurs économiques sont au vert. Le taux de croissance a atteint 2,6 % en 2017, et le chômage a été divisé par deux, à 7,8 %. De nombreux Portugais qui n’avaient plus accès au crédit immobilier, peuvent de nouveau emprunter, ce qui accélère le rebond du marché immobilier.

Source: Le Monde